la feuille volante

31° anniversaire de « la Feuille Volante » et « Le rendez-vous de St Pezenne »

 

 

     

N°528 – Juin 2011.

 

31° anniversaire de « la Feuille Volante » et « Le rendez-vous de St Pezenne » - Éditions du Petit Pavé.

 

Depuis de nombreuses années, j'ai pris l'habitude de signaler à mon hypothétique lecteur la date anniversaire de cette revue devenue « blog », tout en étant étonné d'être encore là. Trente et un ans de parution, cela ne me rajeunit pas et marque ainsi le temps qui passe inexorablement. Cet anniversaire est un non-événement et je serai sans doute le seul à en parler. Cela fait en effet longtemps que j'ai choisi de commenter les œuvres des autres, leurs poèmes, leurs romans ... parce que la lecture est pour moi un plaisir. Mais celui de l'écriture n'est jamais très loin et j'ai souvent envie d'exprimer avec des mots ce que j'ai pensé d' un livre que je viens de refermer, non seulement pour en laisser une trace dans ma mémoire, mais aussi pour le faire éventuellement partager. Il en va de même pour les films, les émissions de télévision, les pièces de théâtre... Je le fais seulement parce que cela m'a plu, m'a ému, mais surtout parce que personne ne me demande rien. Et ce, même si mon avis de simple lecteur, de simple témoin [je ne serai jamais que cela], est indifférent aux personnes qui me lisent... Je ne regrette pas ce choix, il m'a apporté la joie d'échanges épistolaires, la désillusion de quelques déconvenues aussi, mais peu importe !

 

Alors, pour la première fois et sûrement pour la dernière, et parce que c'est aussi le but de cette revue, je vais parler de mes livres puisque personne n'en n'a rien dit [j'aurais pu le faire sous couvert d'un pseudonyme mais j'aime mieux que les choses soient claires]. Ce n'est pourtant pas dans mes habitudes de parler de moi et c'est un exercice dans lequel je n'excelle pas vraiment. Je vais donc faire une exception.

Tout d'abord ces livres ne sont pas si nombreux parce que j'ai toujours fait prévaloir le plaisir d'écrire à cette auto-flatterie de l'ego qui consiste à avoir son nom sur la couverture d'un ouvrage et ainsi de pouvoir se dire « écrivain ». Et d'ailleurs, j'ai toujours banni ce mot de mon vocabulaire, préférant, pour moi-même seulement, celui « d'écrivassier » dont j'assume et même revendique l'aspect péjoratif.

 

Je dois dire aussi que l'édition n'a jamais été vraiment une fin en soi, à tout le moins pour moi. Cela explique sans doute le petit nombre de parutions... Et puis, l'âge venant, la retraite aussi, j'ai fini par me décider. Soyons juste, plus jeune et plein d'illusions, il m'est bien arrivé de chercher dans le domaine de l'édition quelqu'un qui me ferait confiance. Ce fut vainement ! Faute de chance, de parrainage, de connaissance du milieu, de talent peut-être ? J'ai donc renoncé, sans pour autant cesser d'écrire, au contraire ! Mes tiroirs sont maintenant pleins de nouvelles, de romans (saga, romans à énigme, poèmes) et, cela me surprend parfois, la recherche d'un éditeur reprend le dessus, mais pour un temps seulement !

 

Puis internet est arrivé qui m'a permis de mieux faire connaître cette revue, « la Feuille Volante » et d'avoir accès à une liste plus complète d'éditeurs. C'est vrai aussi que, malgré mes démarches, si je n'ai jamais pu intéresser un grand éditeur parisien, ma quête en province ne m'a guère été plus favorable. Pourtant, l'un d'eux (Éditions du Petit Pavé – St Jean des Mauvrets - 49320 Brissac-Quincé www.petitpave.fr) m'a fait confiance une fois et a renouvelé l'expérience cette année. Ce n'est pas (encore ?) la notoriété, mais je lui sais gré de m'avoir non seulement tiré de l'anonymat, mais surtout de m'avoir incité à écrire encore davantage, à faire partager mon écriture. Tout en faisant honnêtement et professionnellement son travail d'éditeur, c'est à dire de « découvreur », il privilégie le livre imprimé, aime qu'il soit d'abord un bel objet. J'ai déjà dit dans cette chronique mon attachement à la forme traditionnelle du livre, l'odeur de l'encre, le grain du papier, le plaisir du toucher ...Et puis ces rencontres, aux solstices d'hiver et d'été où se tissent des liens amicaux dans la « douceur angevine »... Il n'est bien entendu pas le seul à faire ce choix, mais actuellement, avec la politique de profit, de rentabilité, un auteur inconnu ne peut raisonnablement pas espérer que ses écrits soient publiés autrement qu'à ses frais, ce qui est bien souvent pour lui, rédhibitoire. Il faut rappeler une évidence, l'auteur n'est rien sans son éditeur, ils partagent ensemble cette grande aventure qu'est l'écriture et la publication d'un livre.

 

Après « Un été niortais » paru en 2008, c'est « Le rendez-vous de St Pezenne » qui introduit, à partir de cette année, le cycle des « enquêtes du commissaire Martineau ». Beaucoup d'autres romans de la même inspiration restent encore inédits.

 

Ce ne sont pas des polars au sens commun du terme, mais des romans à énigme, c'est à dire des fictions policières écrites comme un roman. Je mêle à l'enquête classique sur un meurtre, des descriptions de la ville de Niort (Deux-Sèvres), des évocations, mais aussi de l'histoire locale et parfois des légendes, le Poitou étant une terre à la fois mystérieuse et mythique. Dans ces textes, point de violence, de sexe ou de sang, rien que des démarches psychologiques, des investigations parfois hasardeuses, rien qu'une histoire imaginée et que j'essaie de restituer aussi agréablement que possible. Je suis en effet un lecteur impénitent et je cherche toujours à faire que mes livres soient, pour ceux qui me consacrent un peu de leur temps et aussi de leur argent, un bon moment de lecture !

 

C'est vrai que je l'aime bien ce commissaire Martineau. C'est un solitaire qui fonctionne à l'intuition, parfois aux fulgurances, mais c'est plus rare. Il est aussi chanceux. Il ne boit que de l'eau minérale ( à condition qu'elle soit d'une bonne année !), roule dans une vieille 4 L et parle volontiers à son chat avec qui il a des conversations le plus souvent silencieuses mais quand même enrichissantes. Il s'est domicilié un peu par hasard à Niort après une longue errance administrative sur le territoire national consécutive à un divorce qu'il n'a jamais vraiment accepté. Il est amoureux des femmes, mais de leur beauté seulement parce que, même s'il voudrait bien que les choses fussent différentes, il reste un solitaire. C'est pour moi aussi l'occasion de faire découvrir à mon lecteur une ville finalement peu connue, dont je ne suis pourtant pas originaire, mais qui, à mes yeux, cache un intérêt certain, pas mal de belles choses. Chaque roman n'est pas pour autant un guide touristique mais un prétexte à une balade niortaise (ou dans les environs – ici le quartier de St Pezenne est à la fois pittoresque et plein de surprises), une découverte, par petites touches, à la fois de la ville, de son histoire, de la culture qu'elle porte.

 

Il y a d'autres choses, bien sûr, une longue saga, des nouvelles, des poèmes et d'autres romans à énigme, et puis cette « chronique » qui n'en finit pas parce que j'aime dire aux auteurs que je ne connais pas et que je ne verrai jamais tout le plaisir que j'ai eu à les lire.

 

©Hervé GAUTIER – Juin 2011. http://hervegautier.e-monsite.com



 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





 

 

 



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