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la feuille volante

COULE LA SEINE – Fred VARGAS– Edtions j’ai lu.

 

 

N°262- Novembre 2006

 

 

COULE LA SEINE – Fred VARGAS– Editions j’ai lu.

 

D’emblée, le titre évoque quelque chose, et pas n’importe quoi, une époque, une ambiance, l’ombre d’Apollinaire et de ses amours tumultueuses. « Sous le pont Mirabeau coule la Seine et nos amours faut-il qu’il m’en souvienne la joie venait toujours après la peine… » Je n’y peux rien, je suis un amateur impénitent de poésie !

 

Il est pourtant question de ponts et de Seine ici, mais nous sommes bien loin des « Calligrammes », et même si ces trois nouvelles sont écrites à la manière du « policier », c’est à dire sans véritables recherches de vocabulaire, je retiens quand même des descriptions savoureuses [« Sa barbe était encore à moitié rousse, taillée au ciseau, au plus près des joues. Il avait un petit nez de fille et des yeux bleus cernés de rides, expressifs et rapides, qui hésitaient entre la fuite et l’armistice »] et le sens de la formule [«  Vous le tutoyez ? – Les flics tutoient toujours. Ça augmente le rendement policier ». «  L’été n’était fait que de paperasses chaudes, de trompe l’œil et d’interrogations fantasmatiques ». « Vous avez pourtant les yeux d’un homme à piger que la sauvegarde des bricoles fonde l’éclosion des grandes choses. Entre le dérisoire et le grandiose, il n’y a même pas l’espace d’un ongle » « Adamsberg le connaissait , c’était un jeune type brillant, offensif et trouillard »]. Ce n’est pas sans rappeler, ne serait-ce qu’un peu, les dialogues Et les formules du regretté Michel Audiard !

 

Il n’y a pas à dire, on est bien dans le ton. Nouvelles policières donc, avec tout ce que ce genre littéraire, parce que c’en est un, a de ramassé, de concis, de suspense et de décalé aussi. Le commissaire Adamsberg est circonspecte face aux meurtres, celui de trois femmes qui trouvent une mort anonyme et violente qui se confond avec le froid, l’eau et le vent glacé. Les victimes sont célibataires, entre deux âges, pas vraiment jeunes mais pas encore vieilles, aux amours plus ou moins chaotiques, au bout du rouleau ou carrément inconnues, une ombre, une masse blanche comme une mort sans visage et sans nom !. Ce sont aussi des hommes qui les tuent mais ce sont aussi d’autres hommes qui font éclater la vérité, des marginaux, des clochards ou des égarés dans le quotidien, pas vraiment de ce monde en tout cas.

 

 

© Hervé GAUTIER.  http://monsite.orange.fr/lafeuillevolante.rvg  

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