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la feuille volante

Vingt minutes de silence

La Feuille Volante n° 1271

Vingt minutes de silence – Hélène Bessette (LNB7) – Éditions Le Nouvel Attila..

 

Je ne dois pas être le seul, mais l'auteure Hélène Bessette [LNB7] (1918-2000) m'était complètement inconnue. Elle a pourtant publié une vingtaine de romans dont treize chez Gallimard, a été en lice par deux fois pour les prix Goncourt et Médicis et a un temps été acclamée par la critique et par certains auteurs comme Raymond Queneau ou Marguerite Duras. Pourtant, et la chose n'a rien d'exceptionnel, elle a fini par être lâchée par tous et ainsi être oubliée. Son parcours est résumé, à grands traits et à grandes flèches, sur le couverture de ce livre.

 

« Étonne-moi » dit un jour Diaghilev à Jean Cocteau et cette petite phrase décida de sa démarche créatrice future. J'avoue que j'ai été étonné moi aussi par ce roman dit « policier » même si sa présentation sous forme de poème en prose ne m'a pas tellement parue poétique, mais quand même assez originale pour qu'elle retienne mon attention dès l'abord simplement parce que cela sortait des sentiers trop souvent battus.

 

De quoi s'agit-il donc ? Comme souvent, une fiction part d'un fait réel et là, compte tenu de la nature humaine, il n'y a rien d'étonnant. Dans une villa sur les côtes de la Manche, un milliardaire est assassiné et la police soupçonne son fils de quinze ans qui n'aimait pas son père, mais est-ce une raison pour le tuer, et sa femme dont le lecteur ne tardera pas à apprendre qu'elle lui est infidèle ; Là non plus rien de très original. Il faut dire que le mari-père avait tout fait pour cela sans doute parce qu'au fil des pages, le lecteur apprend par la bouche de son épouse qu'il n'a pas eu une conduite irréprochable pendant la guerre et que lui-même est volage. Il y a aussi la domestique, Rose Trémière(eh oui !) et le mystère qui entoure cette affaire et que l'auteur ne cesse d'épaissir de page en page. Il est question d'un revolver qui a bien souvent changé de place qu'on n'a même pas cherché à dissimuler, alors que la mer était toute proche, de bougie, de coffre-fort de voiture et de beaucoup d'autre choses aussi et de ces vingt minutes, temps qu'il a fallu à cette famille pour prévenir le médecin de la mort de cet homme. Et pourtant ce praticien était leur voisin. Ces précieuses minutes ont peut-être servi a organiser une mise en scène et simuler un cambriolage...allez savoir !

 

Il y a les aveux, les témoignages qui changent en fonction des circonstances et des états d'âme, ce qui compliquent la tâche des enquêteurs, la conduite de l'épouse, la psychologie du fils, le manque d'amour de la part de ses parents, sa volonté de tuer son père, l'incompréhension dont il souffre et son esprit de vengeance, des souvenirs obsessionnels... et là interviennent les professionnels, les psychologues et autres psychiatres qui vont fouiller dans son âme, expliquer et justifier, et leur rapport nourrira les plaidoiries des avocats. Rien de bien original. On sent bien que, en ce qui la concerne, la mère n'aime guère ce mari, elle l'a peut-être aimé au début de leur mariage, comme tout le monde, mais rapidement tout cela a changé parce que;l'amour ne dure pas toujours, comme on voudrait nous le faire croire, alors elle a fait bon ménage avec la fidélité conjugale, au point que la paternité du père n'est qu'une éventualité bien mince...Alors, pourquoi ne pas s'en débarrasser ?

 

Puis entre en scène Marie-Rose Decortembert, ou à tout le moins son cadavre...

 

Loin de m'avoir étonné, le livre m'a plutôt ennuyé et a bien failli me tomber des mains à plusieurs reprises. J'en ai poursuivi la lecture peut-être pour connaître l'épilogue, qui m'a bien déçu ! Je suis peut-être passé à côté d'un chef d’œuvre ?

 

 

 

© Hervé GautierAoût 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]

 
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