La neige de l'amiral
- Par hervegautier
- Le 23/11/2015
- Dans Alvaro Mutis
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Avril 1992
n°103
La neige de l'amiral – Alvaro Mutis – Éditions Sylvie Messinger .
Sous la forme d'un journal de bord rédigé sur du papier de hasard, El Gaviero nous relate sa remontée rocambolesque du fleuve équatorial Xurando à la recherche de l'argent. Comme toujours, il note sur lui-même son éternelle remarque « Je suis au plus haut point intrigué par la manière dont ma vie est une répétition d'échecs, de décisions erronées au départ, de voies sans issue qui, mises bout à bout seraient tout compte fait l'histoire de mon existence ».
C'est encore une fois l'histoire d'un voyage, c'est à dire d'une fuite aux côtés d'un capitaine alcoolique et désespéré … et, par intermittence la compagnie d'un major énigmatique qui lui sauve la vie mais qui avait choisi d'abréger la sienne en venant vivre dans cette forêt « Ici ou là-bas, c'est la même chose, seulement ici, ça va plus vite ! » dit-il au capitaine qui le comprend.
Le véritable but d'El Gaviero semble être les scieries situées aux sources du Xurando. Autour d'elles se bâtissent des légendes complaisamment entretenues par le lamaneur et le mécanicien du bord… puis, rapidement, tout cela perd de son intérêt.
Dans ce voyage qui ressemble fort à un retour à ses origines inconnues, avec en toile de fond la Cordillère, il croise la mort, la sienne d'abord qu'il réussit à éviter, celle du capitaine ensuite qu'il découvre un matin, pendu… puis le naufrage fatal de l'esquif qu'il venait de quitter quelques heures auparavant.
Dans sa tête demeure l'image d'une femme, Flor Estevez et de « la neige de l'amiral », établissement perdu dans la montagne qu'il retrouve vide et délabré.
Ce livre est une approche supplémentaire du personnage d'El Gaviero, marin énigmatique et solitaire en perpétuelle errance, personnage romanesque mais Ô combien attachant dû au talent à chaque fois renouvelé du poète Alvaro Mutis.
© Hervé GAUTIER.
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