LES POUPÉES RUSSES – Un film de Cédric Klapisch
- Par hervegautier
- Le 13/12/2010
- Dans cinéma français
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N°483– Décembre 2010.
LES POUPÉES RUSSES – Un film de Cédric Klapisch (2005)
Nous retrouvons Xavier (Romain Duris), 30 ans que nous avions laissé lors d'un précédent film (« L'auberge espagnole » sorti en 2002), alors qu'il partait en courant de Bercy et abandonnait ainsi une carrière sûre de fonctionnaire. Au moins en avait-il le courage dans un monde du travail fluctuant et incertain ! Grâce à un appui important et au succès à un concours, il avait décroché cet emploi qui devait lui assurer un avenir sans nuage mais le premier contact avec ses futurs collègues avait dû être décisif et c'est sans doute que qui avait motivé sa course rapide mais déterminée vers un ailleurs différent. C'est vrai que cela était fondamentalement différent de l'année universitaire qu'il venait de passer à Barcelone, la fin d'un DEA d'économie, dans le cadre du programme « Erasmus ». Là-bas, il avait connu cette ville merveilleuse et pleine de surprises, avait rencontré des étudiants étrangers avec qui il avait cohabité, un appartement co-loué par des étudiants européens de toutes les nationalités, parlant des langues différentes, avait appris l'espagnol autant que la tolérance, avait mené une vie de liberté, avait rompu avec sa copine française Martine, (Audrey Tautou), avait eu une liaison brève mais torride avec l'épouse d'un médecin français qui l'avait un temps hébergé...
Pour autant l'économie ne l'avait pas passionné et cet épisode de sa vie lui avait permis de se confirmer à lui-même sa véritable vocation : celle d'être écrivain. Il en était résulté un roman « L'auberge espagnole » qui méritait bien son nom et qui retraçait son expérience barcelonaise insouciante, libre, sans entrave... Et il avait jugé que cette situation était incompatible avec un emploi de fonctionnaire. Cette révélation soudaine avait sans doute motivé sa course effrénée loin de cet immeuble du bord de Seine, ce symbole de la Fonction Publique...
Être écrivain était un rêve d'enfance qui méritait bien, à ses yeux, qu'il s'y consacrât pleinement, sauf que, maintenant qu'il n'avait pas d'emploi stable ni de revenus réguliers, il avait un peu peur, était même un peu perdu surtout face à sa banquière qui elle ne comprend que les chiffres et la réalité concrète... Alors que lui se contente de ne lui servir que des mots et des perspectives aléatoires.
Par voie de conséquences sans doute, un peu comme il l'avait fait à Barcelone l'année précédente, il a un peu de mal à se fixer durablement avec une fille, à mener une aventure amoureuse sérieuse. Il faut dire que sa condition d'écrivain, son roman dont personne ne veut, ne l'incitent pas à considérer qu'il a fait le bon choix en fuyant l'administration. Il en vient même à fuir le travail, l'amour et l'écriture. Pourtant, après avoir envisagé d'être « nègre », il finit par décrocher quelque chose à la télévision, une espèce de scénario à l'eau de rose... mais la mondialisation ou plus surement les économies budgétaires le rattrapent. Ses rêves d'enfance, ses illusions en ont quand même pris un coup.
A la suite d'un concours de circonstances, il se retrouve à Londres puis de temps à autres à Paris pour participer à la rédaction des mémoires d'une jeune actrice superficielle mais célèbre, à peine sortie de l'adolescence mais dont il tombe amoureux. En Angleterre, il retrouve Wendy (Kelly Reilly) qu'il avait connue à Barcelone. Ils doivent collaborer professionnellement et bien entendu ils s'aiment, se quittent pour se retrouver enfin à St Petersbourg pour le mariage de son frère William qui est, lui, tombé amoureux à Paris d'une danseuse-étoile russe.
Alors, amours impossibles, éternelles hésitations face à la beauté des femmes, volonté de rester célibataires pour mieux profiter d'elles et de la liberté, peur de s'engager dans la vie d'adultes pour des jeunes gens un peu immatures, états d'âme de post-adolescents qui n'ont pas encore perdu toutes leurs illusions... Il faudra bien pourtant qu'il se décide puisque les autres l'ont fait (Isabelle – Cécile de France - a décroché un job sur une chaine de télévision financière). Après tout, il est encore temps mais il sera vite trop tard s'il laisse s'éloigner Wendy...
Dans ces deux films, Cédrik Klapisch retrouve son acteur fétiche, Romain Duris et on songe évidemment à la collaboration fructueuse de François Truffaut et Jean-Pierre Leaud.
J'ai, en tout cas, bien aimé l'humour et l'ambiance de ces deux films.
©Hervé GAUTIER – Décembre 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
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