Familia
- Par ervian
- Le 06/05/2025
- Dans Cinéma italien
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N°1981– Mai 2025.
Familia - un film de Francesco Costabile. (2024)
Rome, 1980. Licia Celeste (Barbara Ronchi) élève difficilement et seule ses deux fils, Gigi et Alessandro puisque leur père, Franco (Francesco di Leva) est en prison à la suite d'un braquage de banque manqué et surtout de violences sur son épouse. L'absence du père et sa brutalité ont marqué leur enfance.
Après dix ans d'absence, Franco réapparaît, souhaitant réintégrer ce qu'il considère comme son foyer, mais Gigi (Francesco Gheghi) s'est intégré à un groupe fasciste et le suit aveuglément, reproduisant le schéma paterne de la violence. Tout le film est fait d'une alternance de brutalités à la fois à l'intérieur de cette famille déchirée et à l’extérieur avec une dimension politique et nostalgique du fascisme et de tendresses d'Alessandro pour sa mère. Le film aborde également la notion d'emprise et avec elle la manipulation psychologique. Licia, malgré toutes ses démarches pour gommer Franco de sa vie l'accepte finalement dans son nouveau foyer malgré toutes ses dérives. La reproduction de l'échec me parait un thème intéressant soit qu'on l’attribut à des causes génétiques soit, et c'est plus cruel, à une sorte de destin qui contrecarre les efforts qu'on fait précisément pour éviter ce clonage, autrement dit on cherche à ne pas reproduire le modèle mais, malgré soit, il s'impose à nous.
Certes, ce film, le deuxième de ce réalisateur, s'inscrit dans une sorte de renaissance bienvenue du cinéma italien et aborde le difficile et trop longtemps négligé thème de la violence faites aux femmes et spécialement dans le microcosme familial.
La violence semble être un des thèmes favoris de Francesco Costabile puisque son premier long métrage "Una femmina" (2022) traite de la lutte d'une femme contre la puissante mafia calabraise. Il semble également favoriser la biographie puisque ces deux films sont directement inspirés de faits réels.
Sans négliger aucunement les autres formes de créations artistiques, ce que je demande au cinéma, et à la littérature, c'est d'être le miroir de leur époque, surtout dans une société de plus en plus folle qui a perdu ses certitudes, ses repères et sa boussole. L'espèce humaine est capable du pire comme du meilleur, mais bien souvent du pire et oublie souvent l'élémentaire bon sens. Je suis quand même sorti de ce film secoué par cette violence anxiogène.
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