Gloria
- Par hervegautier
- Le 09/09/2024
- Dans Cinéma italien
- 0 commentaire
N°1894 – Juin 2024.
Gloria – Un film de Margherita Vicario.
Pie VII vient d’être élu pape et va venir visiter le vieil orphelinat de jeunes filles de Sant’Ignazio à proximité de Venise. Elles y reçoivent une éducation musicale approfondie mais leur seul espoir d’émancipation est le mariage, évidemment arrangé. L’établissement est dirigé par un prêtre âgé, maître de chapelle, surnommé « Maestro », à qui le gouverneur demande une composition originale pour honorer la visite pontificale. Faute d’inspiration, l’ecclésiastique peine à honorer cette commande qui devra être exécutée par le petit orchestre à cordes des pensionnaires.
Teresa, humble servante anonyme et solitaire, est vouée dans cette institution aux tâches matérielles les plus humbles et personne ne connaît son histoire sordide. Rendue orpheline par la guerre, elle est placée chez le gouverneur qui la viole et se charge de l’éducation de son enfant dont elle est séparée. On lui intime l’ordre de ne parler à personne, ce qui lui vaut le surnom de « La muette ». Par hasard, dans une dépendance, elle découvre un piano et révèle un talent étonnant pour la musique qu’elle joue à l’oreille , traduisant en mélodies les sons du quotidien. Malgré son état de domestique, elle s’intègre à la formation musicale des jeunes pensionnaires et étudie avec elles la musque baroque qui semble avoir leur préférence. Ce qui devait être un concert de musique religieuse destinée à s’attirer les bonnes grâces du pape prend rapidement des chemins de traverse.
J’ai personnellement apprécié la musique , les décors et les costumes. Ce drame est remarquablement servi par Gallea Bellugi (Teresa) , Carlotta Gamba ( Lucia).
Ce film italio-suisse sorti en juin 2024 en France, s’inscrit dans le même esprit du cinéma italien actuel, quoique dans des registres différents et qui célèbre l’émancipation des femmes trop souvent oubliées, face à l’intolérance de la société incarnée ici par la toute puissance de l’Église catholique. Ainsi « Il reste encore demain » (2023) de Paola Cortellesi et « La nouvelle femme » (2023) de Lea Todorov.
© Hervé GAUTIER
Ajouter un commentaire