COMME UN ROMAN - Daniel PENNAC - Editions FERYANE - BP 314 78003 VERSAILLES.
- Par hervegautier
- Le 30/03/2009
- Dans Daniel PENNAC
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NOVEMBRE 1999
N° 214
COMME UN ROMAN - Daniel PENNAC - Editions FERYANE - BP 314 78003 VERSAILLES.
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Cela va peut-être faire plaisir à Daniel Pennac, j’ai lu son livre, son « témoignage » puisqu’il appelle cela ainsi. Cela tombe bien puisqu’il y est question de... la lecture!
Ce qu’il dit est intéressant et de bon sens, mais, qu’il me pardonne, ce n’est pas nouveau. L’étude comparée des mérites du livre et de la télévision par exemple. Quand j’étais au collège, il y a de cela bien des années, nous étions invités à comparer plutôt ceux du roman et du cinéma. Dans notre dissertation, lue et corrigée par un professeur « vieille France », il valait mieux, si nous voulions avoir une bonne note, préférer le livre à la facilité du film. Nous le savions et sans être outre mesure flagorneurs, cela nous permettait d’obtenir de lui une bonne note. Elle avait l’avantage de remonter la moyenne mensuelle!
Il reprend donc tout depuis le début, depuis notre histoire personnelle (et collective) avec la lecture. C’est tout d’abord l’enfance et les histoires lues ou racontées par les parents avant de s’endormir, l’adolescence où on lit en cachette sous les couvertures... (je ne suis pas très sûr qu’actuellement la lecture donne lieu à ce genre de débordement. Cela c’était pour les générations précédentes!), l’âge adulte où les relations qu’on peut avoir avec le livre sont, soit passionnées, soit carrément distantes voire oublieuses.
L’auteur en profite pour rendre un hommage appuyé à Georges Perros, poète mais aussi professeur qui a su transmettre à ses élèves le goût de la lecture et donc du savoir. Il nous parle aussi de ces improbables professeurs de Français qui savent faire passer le message... Pour ma part, et je ne suis sans doute pas le seul, tous ceux qui se sont invités pendant le cours de mes études m’en ont carrément dégoûté. Cela s’est arrangé plus tard mais je dois bien dire que ce n’est pas grâce à ceux que je continue d’appeler « mes maîtres » que je dois d’aimer la lecture et peut-être aussi l’écriture.
Daniel Pennac se livre dans cet ouvrage à une analyse très fine de ce phénomène, détaillant les droits inaliénables et imprescriptibles du lecteur par rapport au livre et à son auteur. Celui de lire, de s’arrêter, de ne pas reprendre, de sauter des pages, celui de contester et de commenter (J’en suis heureux puisque je le pratique depuis plus de vingt ans dans cette chronique), ce que refusent, à tort pourtant, bien des auteurs, celui de se taire quand l’indifférence est la plus forte et rejoint la déception, celui de relire aussi pour un supplément d’enchantement, celui de faire un choix puisque là aussi la liberté existe et qu’un auteur qu’on juge mauvais peut à la fois être dénoncé comme tel et soigneusement évité!
C’est une véritable charte du lecteur qui nous est ici détaillée.
Il nous rappelle opportunément puisque, paraît-il, la lecture est en diminution actuellement, qu’elle est avant tout un espace de liberté et un plaisir dont chacun aurait bien tort de se priver.
©Hervé GAUTIER
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