LA 7° FEMME – Frédérique MOLAY [Prix du quai des Orfèvres -2007] – FAYARD.
- Par hervegautier
- Le 03/04/2009
- Dans Frédérique MOLAY
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N°278 – Juillet 2007
LA 7° FEMME – Frédérique MOLAY [Prix du quai des Orfèvres -2007] – FAYARD.
Contrairement à ce que j'ai déjà lu ou entendu, le roman policier, qui, à mes yeux, est différent du « polar », n'est pas un art mineur. C'est un récit écrit en français correct et agréable à lire qui emporte le lecteur dans un univers, certes macabre, mais qui le tient en haleine jusqu'à la fin.
C'est donc un véritable roman policier, passionnant du début à la fin et qui se lit d'un trait que nous propose Frédérique Molay. Il y a certes le décor du prestigieux « 36 Quai des Orfèvres », le détail des autopsies et de la procédure, les différentes techniques d'investigations, la mise en évidence du difficile travail de terrain, celui des psychologues, des graphologues, des profileurs, l'esprit de corps qui règne au sein des équipes d'enquêteurs ... Le jury qui lui a décerné son prix n'y a pas été insensible [elle figure parmi les dix femmes lauréates, ce qui est déjà remarquable], mais ce n'est pas ce qui a retenu mon attention.
Unité de lieu : Paris, unité d'action: une série de meurtres perpétrés par un tueur en série, unité de temps[si l'on peut dire]: 7 jours. C'est selon ce découpage journalier que l'auteur déroule ce scénario sinistre. Il révèle l'exécution de femmes, au profil semblable, jeunes, jolies, brunes, ayant une bonne situation...
Le « modus operandi » est toujours semblable, les victimes sont toutes retrouvées nues, poignardées, attachées après avoir subi trente coups de fouet, des mutilations..., la souffrance avant la mort, une sorte de rituel pour un psychopathe! Autant dire que le tueur signe en quelque sorte son crime, fait preuve d'une grande prudence tout en laissant des indices difficiles à déchiffrer puisqu'un tel individu souhaite aussi être découvert, ...et en annonce un autre. C'est que chaque meurtre est accompagné d'un message. Ce dernier se fait de plus en plus précis, prend des connotations bibliques et surtout s'adresse personnellement à Nico Sirsky, jeune commissaire divisionnaire, chef de la Brigade criminelle de la PJ parisienne.
Au fil des chapîtres habillement construits, le lecteur fait connaissance avec lui, sa vie sentimentale qui va à vau l'eau, la solitude de celui qui vit pour un travail qui le passionne mais qui lui ruine la santé. Le hasard va cependant changer ce quotidien et l'impliquer personnellement... C'est qu'il va tomber éperdument amoureux de son gastro-entérologue, le Docteur Caroline Darly. Sa vie va, bien sûr, en être bouleversée!
De rebondissements en fausses pistes, de révélations en faits nouveaux, l'auteur entraîne son lecteur passionné jusqu'à la dernière page dans les arcanes d'une enquête parisienne dont l'étau se ressert petit à petit et qui justifie pleinement l'exergue de François Mauriac « l'épreuve ne tourne jamais vers nous le visage que nous attendions »
© Hervé GAUTIER - juillet 2007.
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