la feuille volante

Rose

N°1821 – Janvier 2024.

 

Rose – Guy de Maupassant -L’Herne.

 

Ce sont trois courtes nouvelles parues de 1883 à 1885 dans les journaux « Gil Blas » e « Le Gaulois » puis, pour certaines publiées plus tard. Il faut se souvenir que, avant d’être un célèbre auteur français, Maupassant a été journaliste. A cette époque malheureusement révolue, la presse ouvrait ses colonnes à la création littéraire en publiant avec succès des textes sous forme de feuilleton. Cette pratique avait au moins l’avantage de familiariser les lecteurs avec la littérature et les auteurs trouvaient là un moyen de faire connaître leur talent pour ensuite, peut-être, s’imposer dans le domaine culturel. Maupassant fut de ceux-là et il ne fut pas le seul.

D’autre part, réunir ce genre de textes sous un même titre suppose une certaine unité dans le thème traité d’autant que ces nouvelles paraissent avoir été collationnées non pas par l’auteur mais par l’éditeur. Ici, j’ai eu un peu de mal ; d’emblée j’y ai vu la mort dont il est question mais surtout l’amour, déçu dans la première et la dernière, mais cela ne m’a pas paru tellement pertinent. La préface en donne un autre qu’est celui de la couleur, rose qui suscite à la fois les fleurs d’une fête locale, la « demi-couleur » romantique héritée du XVIII° siècle qui évoque la peau et la douceur féminines mais aussi le prénom d’une servante, ici assez énigmatique. Le blanc et le bleu rappellent le littoral méditerranéen, la montagne au loin, les maisons et la mer, quand le dernier texte s’inspire de la palette d’un peintre.

J’ai cependant aimé lire ou découvrir les écrits de Maupassant dont notamment j’apprécie le style, la qualité de la phrase. Pour le style, je n’ai pas été déçu, pour les descriptions de la nature non plus, en revanche ces trois histoires un peu disparates m’ont un peu déçu. Le thème de l’amour entre les hommes et les femmes, qui revient souvent sous la plume de Maupassant, est ici traité sous la forme négative c’est à dire que la déception est au rendez-vous du narrateur qui s’en fait l’écho. Pourquoi pas après tout dans ce domaine aussi le désappointement fait parti du jeu. Dans le troisième texte intitulé « Miss Harriet » c’est d’abord l’amour de Dieu dont il est question à travers le personnage extatique d’une vieille fille anglaise, affublée du surnom de « démoniaque » mais surtout celui de l’amour impossible entre un homme et une femme bien différents.

Cela dit j’observe que Maupassant reste un auteur « à la mode » dans la mesure où il revient assez régulièrement, à la fois sous le support du papier mais aussi mis en scène pour le cinéma et la télévision. Ce fut, entre autre, la série « Chez Maupassant » diffusée entre 2007 et 2011 et « L’ami Maupassant » de 1986. J’ai toujours plaisir à entrer dans l’univers de cet auteur.

 
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