LE CRIME DE L'HÔTEL SAINT-FLORENTIN – Jean-François PAROT
- Par hervegautier
- Le 16/08/2011
- Dans Jean-François PAROT
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N°538 – Août 2011
LE CRIME DE L'HÔTEL SAINT-FLORENTIN – Jean-François PAROT – JC LATTES
Nous sommes en 1774 et Louis XV vient de mourir. Jean Le Noir vient de succéder à Sartine en qualité de Lieutenant général de police. Nicolas Le Floch, marquis de Ranreuil est toujours commissaire au Châtelet et doit donc s'adapter à son nouveau patron qui se méfie de lui, ce qui l'inquiète quelque peu. De plus ses collègues voient d'un assez mauvais œil qu'il ait les faveurs de Louis XVI comme il avait auparavant celles de Louis XV. Il craint une pause dans sa carrière, une disgrâce peut-être ?
Le Duc de la Vrillières, M. de Saint-Florentin, ministre de la Maison du Roi le charge pourtant d'éclaircir un meurtre qui a eu lieu dans son hôtel particulier. Une femme de chambre a été égorgée d'une bien curieuse manière tandis que le maître d'hôtel, Léon Missery, est retrouvé blessé à ses côtés. Il va donc enquêter dans cette maison où il sent une hostilité de tous, en compagnie de son fidèle Bourdeau et de Guillaume Semacgus, chirurgien de marine. Comme toujours ses investigations vont révéler des faits curieux, la victime, Marguerite Pindron, était parée de bijoux et de vêtements bien au-dessus de sa condition, auparavant elle avait menée une vie pour le moins dissolue et entretenait des relations amoureuses avec le maître d'hôtel, lequel n'était pas vraiment en odeur de sainteté... Il va révéler la présence d'un autre amant qui a laissé des traces de sang, un trafic de chandelles, la présence d'un espion anglais, des témoignages contradictoires...
Pour autant, les intrigues de cour vont bon train et chacun cherche à retrouver sa place auprès du nouveau roi. Ainsi Nicolas est-il sollicité par Le Noir pour éclaircir une histoire d'épidémie de charbon qui décime les bovins et menace l'approvisionnement de la capitale. Sartine, nouveau secrétaire d'État à la Marine, dont il reste l'ami mais qui ne perd rien de ses anciennes attributions de policier, le met en garde contre le duc de Vrillières. Nicolas, souhaitant ménager ses appuis mais restant quand même un zélé serviteur de l'État et du roi va enquêter tout en tenant compte de tout ce qui lui a été dit. Cela l'amènera chez les marchands de bestiaux autant que dans la maison de filles de St Michel, un couvent où vit retirée une parente du maître d'hôtel, il subira un attentat contre sa personne, devra également enquêter sur d'autres meurtres, connaîtra les horreurs de Bicêtre et les lieux de débauches fréquentés par des aristocrates souvent intouchables... Il découvrira que l'objet qui a tué les deux victimes ne peut-être qu'une « main d'argent », prothèse que porte le duc de Vrillière mais qu'il prétend avoir perdu...
Comme toujours, j'ai apprécié ce Paris du XVIII° siècle, les recettes de cuisine et les remarques pertinentes sur la qualité des vins autant que le suspense parcimonieusement distillé jusqu'à la fin, la pratique jubilatoire de la langue française, la richesse du vocabulaire qui transforment chaque roman de Jean-François Parot en un bon moment de lecture.
Hervé GAUTIER – Août 2011.http://hervegautier.e-monsite.com
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