la feuille volante

Adios Hemingway

La Feuille Volante - N° 2017– Octobre 2025.

 

Adios Hemingway – Leonardo Padura- Métailié.

Traduit de l’espagnol par René Solis.

 

Le lieutenant Marion Conde qui a depuis quelques années quitté la police pour devenir écrivain et marchand de vieux livres est sollicité par un de ses anciens collèges. A La Havane, une tempête a déraciné un arbre dans la propriété d’Ernest Hemingway dont la maison est devenue un musée et on a retrouvé un corps enterré depuis quarante ans et qui portait une insigne du FBI. Un tel mystère menace d’entacher sa mémoire de l’écrivain américain d’autant que le policier nourrit à l’endroit d’Hemingway des sentiments contradictoires d’admiration pour l’écrivain et de rejet pour l’homme. L’admirateur de l’écrivain ne pouvait supporter qu’on lui mette sur le dos un meurtre qu’il n’avait peut-être pas commis et l’ancien flic qu’il est ne pouvait pas ne pas laisser passer cette occasion d’enquêter en solitaire sur cette affaire, même si cela devait s’inscrire dans l’indifférence générale.

En réalité, plus qu’une investigation policière, c’est plutôt une réflexion sur Hemingway, sur son œuvre, sa psychologie, son côté expansif, les différents sites qu’il a fréquentés, ses failles, la construction par lui-même de son propre mythe qui ont nourri toute sa démarche de création, à laquelle se livre Conde. Padura y ajoute une rencontre érotique avec Ava Gadner. invente cette traque du FBI, par ailleurs parfaitement possible, qui aurait provoqué ce meurtre, se hasarde à expliquer son suicide par la perte de sa traditionnelle vitalité due au vieillissement, son choix d’une vie exaltante et parfois violente qui peu à peu le trahissait, la culpabilité latente d’avoir quelque peu délaissé la littérature au profit de son amour de la vie et ce malgré son prix Nobel. Pour cela Conde choisit de approcher ceux qui ont bien connu l’écrivain vers la fin de sa vie. Même si l’œuvre d’ Hemingway est détaillée avec précision, j’ai été assez peu convaincu par le résultats des investigations et leurs conclusions qui n’étaient qu’un prétexte pour côtoyer l’image de l’écrivain surnommé familièrement « Papa ».

Léonardo Padura explique dans une note que son éditeur lui avait demandé de participer à une série sur « la littérature ou la mort » et que le nom de Hemingway s’est naturellement imposé à lui . Il avait donc résolu d’intégrer Conde dans une fiction et de lui prêter ses propres émotions. Même si ce petit ouvrage où la réalité se mêle à la fiction, n’est pas un grand roman, c’est bien écrit et bien documenté, deux choses qui au mois donnent envie de se replonger dans l’œuvre de l’écrivain américain.

 

 

 

 

 

 

 
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