L'inquilino
- Par hervegautier
- Le 13/08/2020
- Dans Marco Vichi
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La Feuille Volante n°1023– Mars 2016
L'INQUILINO – Marco Vichi – Ugo Guanda Editore.
Je poursuis ma découverte de l’italien avec ce roman publié en 1999 et non encore traduit en français à ma connaissance.
Carlo qui est traducteur et qui vit dans la périphérie de Florence, rencontre des difficultés financières. Pour y faire face il décide de louer une partie de son appartement à Fred, mais ce locataire (l'inquilino) va se révéler bien différent de lui et la cohabitation s'annonce difficile. En effet il fréquente des gens bizarres mais il est non seulement sans-gêne et envahissant, s'approprie volontiers cette maison où il n’est pourtant qu’un occupant très précaire, allant même jusqu'à lui casser ses bons coups quand il lui arrive, lui qui vit seul, d'inviter une copine chez lui. Cela n'arrange pas les relations déjà bien tendues entre les deux hommes. Non seulement Carlo n'a pas de chance avec les femmes, s'y prend très mal avec elles, (il n'est pas un « donnaiolo » comme disent nos amis Italiens) mais il fait ce qu'il peut pour donner le change puisqu’il se sait observé par les commères du coin et ne voudrait surtout pas qu'on le prenne pour un homosexuel à cause de cette maudite location. Bref Carlo et Fred sont l'exact contraire l'un de l'autre.
L'ennui, c'est que dans son quartier, et même dans les immeubles voisins du sien, les meurtres se multiplient et bien entendu Carlo suspecte Fred, d’autant qu'il y a décidément beaucoup de coïncidences qui justifient son intuition. Mais c'est plutôt lui que la police souhaite interroger ! A partir de ce moment, j'ai eu l’impression que ce roman est un « policier », mais finalement non.
Au départ, j'ai un peu galéré pour lire ce roman, j'ai déploré pas mal de longueurs au point que je ne savais pas exactement où l'auteur voulait en venir. Il y avait eu un premier meurtre, puis un deuxième, une histoire de bijoux que Fred veut vendre pour payer son loyer, mais il n'y avait pas vraiment d’enquête policière, seulement des soupçons de la police en direction de Carlo et de ce dernier pour Fred, son locataire devenu bien encombrant. Heureusement la police s'intéresse aussi à Fred à cause sans doute de son casier judiciaire déjà assez chargé... Finalement tout s'explique à la fin mais on ne peut pas dire que le suspense soit vraiment entretenu. C'est aussi un roman sur la solitude, celle de Carlo en particulier, un texte où des gens se croisent sans se comprendre, un univers malheureusement bien humain !
L'auteur, né en 1957 est sans doute assez peu connu en France. Apparemment ses livres, pourtant nombreux ne sont pas traduits pour le moment et c'est peut-être dommage. Ce roman qui était le premier de Vichi, constitue pour moi une première approche de cet auteur. Je pense que dans l'avenir je serai amené à explorer son univers créatif non seulement pour lui-même mais aussi pour la beauté de la langue italienne.
© Hervé GAUTIER – Mars 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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