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la feuille volante

Une sale affaire

N° 1491- Août 2020.

 

Une sale affaire (una brutta faccenda) – Marco Vichi- TEA Éditeur.

 

D’abord il y a Florence, cette merveilleuse ville de Toscane au nom de femme et ensuite le côté vintage des années 60… Mais c’est pourtant le théâtre de meurtres de petites filles étranglées, horriblement marquées par les crocs de doberman et Bordelli va devoir mener ces enquêtes qui commencent vraiment très mal, sans aucune piste et ça piétine, d’autant que son ami Casimiro, un de ses indics, vient de disparaître sans raison et qu’il le croit mort. Il va investiguer également de ce côté-là et ça lui pèse réellement sur le moral. Il a beau convoquer le banc et l’arrière-banc des truands de sa connaissance dont il choisit d’ignorer les petits trafics, rien n’y fait, apparemment du moins puisque s’il a ses méthodes il a aussi son rythme et les connaissances qu’il a tissées dans le passé et qui pourraient bien lui servir...

Il est toujours aussi obsédé par ses souvenirs de guerre contre les nazis et des atrocités dont il a été le témoin et parmi les gens que ses investigations lui font croiser, il croit reconnaître un visage et surtout une caractéristique corporelle qu’il ne peut oublier… Alors il cherche, laborieusement avec la volonté d’arrêter le meurtrier avant qu’il ne recommence. Il a d’ailleurs intérêt à avoir des résultats au plus vite parce que sa hiérarchie s’impatiente.

Heureusement il a des compensations dans sa vie solitaire d’enquêteur, son fidèle adjoint, le Sarde Piras dont il a jadis connu le père au moment de la guerre, les nuages bleus de la fumée de cigarettes, les vapeurs de cognac, la cuisine italienne et surtout l’agréable compagnie et complicité de Rosa, l’ancienne prostituée amoureuse des chats, Diotivede, le légiste et Botta, son cuisinier préféré.

Il me plaît bien ce commissaire, toujours un peu en marge des procédures, il fréquente autant les prostituées que les petites frappes, ne dédaigne pas les bonnes choses de la vie et est toujours sensible à la beauté des femmes. Il va d’ailleurs vivre avec l’une d’elles dont il est tombé amoureux au premier regard une intense mais brève histoire d’amour qui lui montre que pour lui aussi le temps a passé, peut-être un peu trop vite. Je ne connais pas son avenir professionnel, mais il me semble qu’il n’est pas un arriviste comme on en croise beaucoup et qu’il n’aura pas de promotion spectaculaire, mais qu’importe après tout !

 

Roman découvert en italien pour le plaisir de la langue et aussi pour son étude. Le style de Marco Vichi est en effet plus abordable pour moi que celui de nombre d’autres auteurs lus dans le texte. Il ménage le suspense jusqu’à la fin.

 

©Hervé Gautier mhttp:// hervegautier.e-monsite.com

 

 
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