Un avion sans elle
- Par hervegautier
- Le 28/03/2017
- Dans Michel Bussi
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La Feuille Volante n° 1118
Un avion sans elle – Michel Bussi – Presse de la Cité.
En décembre1980, un avion s'écrase dans le Jura, un seul survivant, un bébé de trois mois est éjecté avant l'explosion. Or deux bébés de cet âge, deux filles, étaient dans l'avion, la survivante est donc l'une d'elles et la presse s'empare de cette petite miraculée. Deux familles revendiquent la pauvre orpheline, l'une est riche, les de Carville qui pensent qu'il s'agit de Lyse-Rose et l'autre, les Vitral, qui ne possèdent qu'un camion à frites croient reconnaître Émilie. Tel est le thème de ce roman policier qui, au jeu de mots près emprunte son titre à une chanson de Charlélie Couture. C'est simple, mais en apparence seulement puisque l'auteur va développer cette intrigue, tout au long de 530 pages, en multipliant les personnages, les rebondissements, et les situations plus surréalistes les unes que les autres. C'est normal parce que sans cela il n'y aurait pas de roman et surtout pas d'intérêt pour le lecteur. C'est ainsi que la justice s'en mêle, avec son incontournable hésitation, il y a bien les tests ADN mais dans un polar ils ne peuvent que faire l'objet de manipulations, les recherches, longues, 18 ans quand même, confiées à policier privé au nom improbable et pas mal véreux qui, devant son échec, tente de se suicider pour finalement être assassiné, non sans avoir, au dernier moment, trouvé la solution si longtemps cherchée et qui pourtant était, elle aussi, d'une simplicité aveuglante. Pour corser le tout, le fruit de ses longues investigations qui faisait l'objet de notes avaient été brûlées par ses soins et n'étaient plus, au moment de sa mort, qu'un petit tas de cendres. Peut-être pas, cependant puisqu'elle avaient été transmises sous forme de rapport à d'autres personnages intéressés par cette affaire. Quant à son cadavre, le doute finit par s'installer ! Comme dans tout roman, l'amour s'en mêle, sans lequel une fiction n'existe jamais tout à fait, mais aussi la puissance de l'argent, le chantage, les relations sociales et leur poids sur les décisions officielles, la supposée supériorité des riches sur les pauvres, les intérêts familiaux et successoraux, la nécessaire volonté, face à la mort de ses proches, de transmettre le patrimoine, le nom, la richesse, la volonté de se faire justice soi-même et d’accélérer le sens des choses bref tout ce qui, dans l'espèce humaine est de nature à en révéler le côté sombre et inavouable. Tout cela c'est sans compter avec les doutes avec lesquels cette ,jeune fille va vivre jusqu'à sa majorité, sa filiation mystérieuse et les relations forcément difficiles qu'elle va avoir avec les membres des deux parentèles. Le jeu de piste macabre est compliqué à souhait, l'étude des personnages est bien menée, avec peut-être des longueurs, mais je déplore qu'elle soit faite sur un mode un peu trop manichéen, opposant la cupidité des riches et la vertu des pauvres. Bref, si je ne me suis pas trop ennuyé malgré la longueur de cet ouvrage, je n'y suis pas vraiment entré, perdu que j'étais dans les péripéties successives de cette œuvre avec son lots de meurtres et de morts, de disparitions et d'accidents de la vie. Le texte est, bien écrit, dans le plus pur style du polar et entretient le suspense jusqu'à la dernière page.
J'ai abordé cette œuvre par curiosité. Je n'en ai pas été déçu, pas vraiment emballé non plus.
© Hervé GAUTIER – Mars 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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