L'ENFANT AU VISAGE COULEUR DE MORT - TERRASSE A ROME - Pascal QUIGNARD .
- Par hervegautier
- Le 29/05/2009
- Dans Pascal QUIGNARD
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N°342– Mai 2009
L'ENFANT AU VISAGE COULEUR DE MORT – Pascal QUIGNARD – Galilée.
C'est une sorte de récit d'un narrateur sans visage et qui évoque des temps reculés...
D'emblée le thème de l'adieu s'impose sous la forme du départ d'un père, une fuite vers l'inconnu, comme une nécessité et avec elle celui de l'attente, de l'espoir d'un hypothétique retour qui se peint sous les traits d'un enfant, une sorte d'adieu à la vie.
Il est assorti d'un interdit paternel, celui de ne jamais lire de livre, ce qui projette ce enfant dans la solitude d'une haute tour. Bizarrement, ce tabou est transgressé par la complicité de la mère et cet accès à la connaissance répand autour de l'enfant la mort pour tous ceux qui l'approchent parce ses traits ont ce pouvoir mortifère. Cela aggrave sa solitude et il sème le malheur autour de lui.
L'improbable retour du père, son absence, renvoient au thème de la mort. Celui de l'impossibilité définitive de s 'unir à quelqu'un, à cause sans doute de cette destiné funeste née probablement du l'interdit transgressé.
La fable se termine avec le thème des couches [de vie?] dont on se défait petit à petit pour accéder à à une autre existence, même si celle-ci débouche, elle-aussi, sur la mort parce qu'elle est le terme inévitable de toute aventure humaine.
Le visage du fils, transformé par la femme, se change en page d'un livre lumineux et ses yeux se posant sur sa mère la tue également, comme une punition...C'est l'histoire d'une chute définitive!
Écrivain énigmatique d'un récit qui ne l'est pas moins, ce conte philosophique me semble délivrer un message incertain, en tout cas qui m'échappe.
Pourtant, je continue, sans trop savoir pourquoi, et peut-être sans comprendre, avec ma seule curiosité naturelle, à lire l' œuvre de Pascal Quignard.
TERRASSE A ROME - Pascal QUIGNARD .
Étrange histoire que celle qui nous est contée ici, celle de l'amour contrarié d'un jeune graveur du XVII° siècle, Meaume, qui, victime d'une jalousie, reçoit au visage de l'acide qui le défigure. Ainsi perd-t-il sa belle et doit-il vivre dans l'ombre [« Les hommes désespérés vivent dans les angles »] et dans la fuite, partout en Europe, jusqu'en Italie. Dès lors, seul le souvenir de cette jeune fille demeure dans sa mémoire et devient vite une obsession. Elle va bientôt se résumer à un être immatériel, une image, l'objet d'un désir désormais inassouvi, un rêve.
Avec cette biographie fictive, curieusement hachée dans sa présentation narrative, l'auteur glisse des détails historiques, techniques, des traits d'érudition mais aussi des images érotiques dont il est l'auteur et qui circulent sous le manteau. C'est pour lui l'occasion de parler de la malchance définitive de la laideur, ce qui contraint Meaume à vivre constamment en retrait et même parfois dans l'obscurité. Le chagrin d'amour du début de sa vie, l'impossibilité d'être heureux avec la femme dont il est amoureux, [Bizarrement il doit sa laideur à de l'acide dont il se sert pour exercer son talent de graveur et qui aurait pu lui apporter la fortune et donc l'amour] seront le grand désespoir de la vie de cet homme. Tout se résumerait donc aux apparences qui lui procurent tant de souffrances.
Ce texte non plus ne m'a pas enthousiasmé. Je n'entre décidément pas dans l'univers de cet auteur.
Hervé GAUTIER – Mai 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
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