TOUTE UNE VIE BIEN RATEE - Pierre AUTIN-GRENIER -Editions GALLIMARD.
- Par hervegautier
- Le 04/04/2009
- Dans Pierre AUTIN-GRENIER
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N°208
Juillet 1999
TOUTE UNE VIE BIEN RATEE - Pierre AUTIN-GRENIER -Editions GALLIMARD.
Le titre avait tout pour m’attirer et me plaire. Cela correspondait tellement à l’idée que j’ai de ma propre vie! J’ai donc lu ces nouvelles ou plutôt ces « récits » puisque c’est comme cela que le livre les présente. Je le dis tout simplement, je n’ai pas aimé! Cela vient sans doute de moi, de ma façon de voir les choses de la littérature. Je me suis dit que Pierre Autin-Grenier avait eu bien de la chance de publier chez Gallimard et que c’est sûrement moi qui ne suis plus en phase avec mon temps! Je ne dois pas être capable de reconnaître de la bonne littérature et sûrement encore moins d’apprécier le talent de l’auteur. Ma faculté de rêver à propos d’un texte doit bien être émoussée au point que ce livre publié dans une maison d’édition qui est pour le moins une référence ne m’a provoqué aucune émotion. Je l’ai lu presque par devoir parce que j’en avais entendu parler à la radio et qu’on en disait du bien! Je me disais que tout cela devait être une référence et qu’il convenait de ne pas passer à côté d’un chef-d'œuvre. Il n’empêche, j’ai été déçu par le style, par le ton des récits, par l’histoire qu’ils racontaient et à laquelle je n’ai guère accroché.
N’allez surtout pas croire que je tiens la prose d’Autin-Grenier pour rien. Cela je ne me le permettrais pas et je sais d’expérience que lorsqu’on noircit une page blanche c’est avant tout parce qu’on a quelque chose à dire et même si dans la littérature comme dans tous les autres arts il y a place pour la fumisterie, je me garderai bien d’employer ce terme pour cet ouvrage.
C’est que je lui reconnais quand même de l’humour qui, dit-on est la politesse du désespoir. C’est vrai que la vie n’est pas forcément belle, qu’elle ne ressemble sûrement pas à ce qu’on voudrait qu’elle soit même si on tente de l’enjoliver avec ce qui en fait, dit-on les plaisirs. On m’objectera sans doute que, lecteur inattentif, je n’ai rien saisi de sa philosophie de l’existence et qu’il vaut mieux rire de tout cela qu’en pleurer et que, somme toute nous ne sommes sur terre que de passage et, au regard de l’éternité, pour bien peu de temps. Il vaut donc mieux prendre les choses comme elles viennent et ne pas chercher partout ce qui ne s’y trouve pas simplement parce qu’on est insatisfait.
Certes, mais quand même, j’attendais autre chose.
Mais pourquoi estime-t-il que sa vie est bien ratée. Parce qu’à la mi-temps de son existence (dit-il!), à l’heure des bilans(on peut toujours le dire de chaque période) il constate qu’il a mené une existence oisive d’écrivain(de poète même), tout juste capable de regarder passer le temps en s’accommodant de l’odeur moite des estaminets et du goût du blanc sec. Peut-être? Pourquoi pas? mais la vie est ainsi faite que ce n’est pas en s’affairant maladivement chaque jour au risque de friser la crise cardiaque, qu’on peut légitimement penser qu’on la remplit bien, qu’on la réussit comme on dit maintenant. Tout cela est affaire d’appréciation personnelle. C’est bien cela, réussir!
Nous n’avons qu’une vie, nous ne sommes que de passage mais il faut impérativement brûler quelques cierges sur l’autel de la réussite, même si l’on doit sacrifier ceux qui sont sur notre route, et cela pour avoir beaucoup d’argent, de notoriété, jouir de la considération générale... Vieux débat, vaste programme!
Pierre Autin-Grenier nous raconte ici ce qu’il en pense, l’air de rien. Bref, sur le fond je serais assez d’accord avec lui mais la forme me paraît à moi plus contestable car j’aime bien en littérature ce qui est bien dit.
©Hervé GAUTIER
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