LE SYNDROME D'ULYSSE - Santiago GAMBOA
- Par hervegautier
- Le 26/02/2010
- Dans Santiago GAMBOA
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N°400– Février 2010.
LE SYNDROME D'ULYSSE – Santiago GAMBOA - Métailié.
J'ai, avec la lecture des relations bizarres et quand je choisis un livre, c'est parfois à cause de sa notoriété, parce qu'il faut l'avoir lu pour pouvoir en parler[c'est un peu l'objet de cette chronique], mais souvent, c'est le hasard qui guide mon choix. Il fait bien ou mal les choses, c'est selon!
Pourquoi ai-je choisi ce roman? A cause de James Joyce, peut-être ou de mon chat qui porte le même nom que le héros grec à cause de l'habitude que nous avons prise de baptiser nos animaux de compagnie de noms dont le première lettre varie en fonction de l'année? Ou peut-être de l'attirance irraisonnée que le ressens toujours pour les auteurs hispaniques? Allez savoir!
L'histoire m'a pourtant paru, au début un peu fastidieuse, mais je ne sais pas pourquoi, je m'y suis accroché. Cela ne m'intéressait pourtant pas beaucoup d'en savoir davantage sur cet Esteban, jeune colombien venu à Paris dans l'espoir d'étudier en Sorbonne et celui un peu plus fou de devenir écrivain. Comme c'était prévisible, lui qui ne rêvait que de salons littéraires et de prix prestigieux, n'a connu que la pluie, le froid, la promiscuité... et la plonge dans un restaurant parisien!
Je n'avais pas non plus de réelles sympathies pour ce marocain qui lui aussi nourrissait des fantasmes de réussites universitaires françaises mais son parcours s'est révélé le même! Suivent d'autres rencontres avec des Sud-américains, des Roumains, qui livrent tous, à la première personne, une récit proche de l'oralité fait de solitude et de désarroi, comme celle de Jung, le Coréen, réfugié et travailleur précaire, des aventures avec des femmes plus ou moins prostituées aussi. Cela m'a semblé être comme une succession de récits reliés artificiellement entre eux, souhaitant sans doute nous rappeler la dure condition des travailleurs émigrés. Je ne dis pas que ce n'est pas émouvant et une piqure de rappel ne fait jamais de mal surtout dans un pays qui proclame bien haut ses valeurs humanistes et républicaines, mais ne respecte même pas ses propres citoyens nationaux. Mais quand même! C'est d'autant moins original que le récit dévie rapidement vers l'homosexualité et vers des évocations érotiques voire pornographiques, sans doute pour être dans un contexte plus actuel, vers la drogue et l'alcool aussi, sans oublier de remuer des poncifs un peu usés.
Pour faire intellectuel, l'auteur note constamment des références culturelles, ce que je n'ai, personnellement, pas trouvé très convaincant.
J'ai cherché ce qu'est réellement le syndrome d'Ulysse, peut-être pour m'expliquer le titre de ce roman dont je suivais les méandres avec difficultés. Il s'agit de retracer le parcours d'un individu qui, sans être sujet à des pressions psychologiques, peut se trouver capter par un autre ou un groupe d'autres au point qu'il en perde tout sens critique et qu'il soit même incapable de se remettre lui-même en cause. C'est aussi le stress ressenti par un émigré qui arrive dans un pays étranger et le ressent comme hostile. Loin de moi de vouloir minimiser un tel message, mais je suis vite lassé, même si ce récit suscite une grande solitude et se termine par le suicide. Quant à l'écriture, présentée comme une libération dans ce contexte difficile, pourquoi pas? Nous savons tous qu'elle est une vertu et une manière de se recréer un monde différent et plus conforme à nos vues.
Je suis peut-être passé à côté de quelque chose, mais je n'ai pas vraiment été enthousiasmé par cet auteur dont je ne souhaite pas poursuivre la découverte.
J'avoue que je me suis beaucoup ennuyé à la lecture de ce livre, pas vraiment (et même pas du tout) bien écrit, ni passionnant ni attachant. Cela n'a pas correspondu à ce que j'attends d'un roman, celui d'être un moment d'exception et de plaisir, à la découverte d'un auteur et de son univers.
©Hervé GAUTIER – Février 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
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