la feuille volante

Michel Bussi

  • nymphéas noirs

    N°1786– Octobre 2023

     

    Nymphéas noirs – Michel Bussi – Presses de la Cité.

     

    À Giverny, lieu de retraite de Claude Monet, tout le monde se connaît et tout le monde s’observe. Ce roman s’articule autour de trois femmes, Fadette, une fillette pétillante de 11 ans douée pour la peinture, Stéphanie, une institutrice à la fois jeune et évidemment séduisante et une vieille femme curieuse et méchante. Pourtant le calme apparent de ce décor va être bouleversé par une rumeur de toiles perdues ou volées, les « nymphéas noirs »,une version sombres du célèbre chefs-d’œuvre et un meurtre bien mystérieux. Jérôme Morval, un brillant ophtalmologue, est retrouvé assassiné dans ce décor impressionniste et les inspecteurs Bénavides et Laurenç chargés de l’enquête penchent pour un crime passionnel de maris jaloux, la victime étant bien connue pour son côté Don Juan, mais après avoir pas mal pataugé et s’être égarés dans des hypothèses improbables, chacun à sa manière et avec sa sensibilité se rend compte que ces trois femmes sont liées à cette affaire bien mystérieuse. La solution donnée par l’épilogue m’a cependant laissé un peu dubitatif. Pendant qu’ils cherchent, le temps s ‘écoule se contracte et se remonte avec les investigations d’un ancien commissaire, une histoire de tableaux volés, des annotations codées au dos de photos, l’image fantomatique d’un chien, un enfant mystérieux et des cadavres plus ou moins imaginaires …

    Il y a cette histoire d’un amour impossible qu’un vers d’Aragon résume même si la conclusion peut donner à penser le contraire.

    Les annotations sur la vie de Monet sont précises et intéressantes, les descriptions évoquent son jardin et créent un univers à la fois magique, poétique, hors du temps mais j’ai été un peu déçu par certaines longueurs, surpris et même décontenancé par cette manipulation de ce même personnage qui évolue à travers le temps et change de prénom. L’intrigue se décline en une multitudes d’indices savamment distillés mais aussi pas mal d’absurdités mais, le livre refermé, je ne suis pas convaincu par ce roman par ailleurs encensé.

  • nymphéas noirs

    N°1786– Octobre 2023

     

    Nymphéas noirs – Michel Bussi – Presse de la Cité.

     

    À Giverny, lieu de retraite de Claude Monet, tout le monde se connaît et tout le monde s’observe. Ce roman s’articule autour de trois femmes, Fadette, une fillette pétillante de 11 ans douée pour la peinture, Stéphanie, une institutrice à la fois jeune et évidemment séduisante et une vieille femme curieuse et méchante. Pourtant le calme apparent de ce décor va être bouleversé par une rumeur de toiles perdues ou volées, les « nymphéas noirs »,une version sombres du célèbre chefs-d’œuvre et un meurtre bien mystérieux. Jérôme Morval, un brillant ophtalmologue, est retrouvé assassiné dans ce décor impressionniste et les inspecteurs Bénavides et Laurenç chargés de l’enquête penchent pour un crime passionnel de maris jaloux, la victime étant bien connue pour son côté Don Juan, mais après avoir pas mal pataugé et s’être égarés dans des hypothèses improbables, chacun à sa manière et avec sa sensibilité se rend compte que ces trois femmes sont liées à cette affaire bien mystérieuse. La solution donnée par l’épilogue m’a cependant laissé un peu dubitatif. Pendant qu’ils cherchent, le temps s ‘écoule se contracte et se remonte avec les investigations d’un ancien commissaire, une histoire de tableaux volés, des annotations codées au dos de photos, l’image fantomatique d’un chien, un enfant mystérieux et des cadavres plus ou moins imaginaires …

    Il y a cette histoire d’un amour impossible qu’un vers d’Aragon résume même si la conclusion peut donner à penser le contraire.

    Les annotations sur la vie de Monet sont précises et intéressantes, les descriptions évoquent son jardin et créent un univers à la fois magique, poétique, hors du temps mais j’ai été un peu déçu par certaines longueurs, surpris et même décontenancé par cette manipulation de ce même personnage qui évolue à travers le temps et change de prénom. L’intrigue se décline en une multitudes d’indices savamment distillés mais aussi pas mal d’absurdités mais, le livre refermé, je ne suis pas convaincu par ce roman par ailleurs encensé.

  • Maman a tort

    N°891– Avril 2015

     

    MAMAN A TORTMichel Bussi – Presses de la Cité.

     

    La vérité sort de la bouche des enfants dit-on. Pourquoi pas et il y aura toujours des gens pour ajouter foi aux propos de leur progéniture surtout quand cela les arrange. Ici, c'est un peu différent puisque qu'un petit garçon de trois et demi, Malone Moulin, prétend que son père n'est pas son père, que sa mère en l'est pas non plus et qu'il a eu une autre vie avant eux. Quand on est un enfant, on peut regretter ses parents, vouloir en changer au gré des événements mais de là à contester sa filiation, surtout quand on est si petit, c'est étonnant et ce d'autant que Malone prétend qu'il tient cette vérité de Gouti, sa vieille peluche qui ressemble à un rat ! Pourtant, contre toute attente, puisque rien de concret ne vient étayer cette affirmation et surtout pas la moindre trace de maltraitance, un psychologue scolaire, Vasile Dragonman, prend ces propos au sérieux au point qu'il en avertit une commandante de police, Marianne Augresse, afin qu'elle diligente une enquête discrète et non officielle qui entraînera le lecteur en Normandie. Il faut d’ailleurs faire vite parce que, selon lui, les souvenirs s'effacent rapidement dans la tête d'un enfant, même si le monde dans lequel Malone s'est réfugié, les histoires qu'il raconte, l'intriguent au plus haut point. Pourtant la commandante, même si elle n'est pas insensible au charme du spy, comme à celui des hommes en général, n'a pas vraiment que cela à faire. En effet un braquage à Deauville occupe largement la brigade, d'autant que les dangereux malfaiteurs narguent la police depuis neuf mois et que leur important butin reste introuvable, alors cette histoire de doudou qui parle… ! Pourtant l'homme s'accroche à cette idée que Malone n'est pas un fabulateur, pioche dans ce qu'il sait de sa vie d'avant, s’accroche à ses fantasmes et à son imaginaire, [pour créer le décor l’auteur y met du sien ne serait-ce que dans le choix des noms (Dragonman et Augresse)] de sorte que la policière qui au départ prenait la chose un peu à légère s'y attache maintenant, peut-être davantage à cause du charme de Vasile que par réelle conviction. Cela fait donc deux enquêtes parallèles, avec en toile de fond la vie sentimentale un peu compliquée du psy qui a quand même reçu des menaces de mort et la révélation de pas mal de zones d'ombre inquiétantes sur la vie passée des parents Moulin. Ces investigations n'ont à priori rien à voir l'une avec l'autre mais la mort de Vasile va donner une dimension officielle à ce qui n'était à l'origine que des recherches empiriques. Et des cadavres il va y en avoir d'autres, comme dans tout bon thriller !

     

    Tout cela tient du puzzle, mais, pour reconstituer l'ensemble ce n'est pas aisé tant tout cela est fort habilement mené. Je dois dire qu'au départ j'ai été un peu dubitatif au sujet de cette histoire. Malone nous est présenté comme un enfant qui s'enferme dans un univers fait de fantômes, de châteaux forts, de pirates, d'ogres, ce qui n'a rien d'extraordinaire au demeurant. D'autre part, qu'un psychologue scolaire s'intéresse à ce garçon, contre ses parents au point de menacer l'équilibre familial, contre sa hiérarchie, et tout cela sur des allégations d'un enfant dont on sait parfaitement qu'elles peuvent être mensongères et mener des adultes innocents devant les tribunaux, c’est sans doute pousser un peu loin la conscience professionnelle ou l'imagination. Pourtant, entre intuitions policières, dessins et phobies d'un enfant, recherches ADN, exploitation de passés douteux et manipulations, tout cela se met en place petit à petit et balade le lecteur au rythme des révélations distillées avec parcimonie. Il y a certes beaucoup de rebondissements qui entretiennent le suspens mais cette histoire d'enfant, un peu farfelue au départ, va se révéler essentielle. L'épilogue vient heureusement éclairer tout cela et pas seulement pour la justice et l’ordre public.

    Jusqu'à présent ce titre m'évoquait plutôt une chanson de Mylène Farmer, pas vraiment sur le même registre. C'est un polar écrit dans le style du polar, découpé en courts chapitres faciles à lire et agréablement écrits, avec, parfois des touches poétiques bienvenues notamment quand Marianne parle de la couleur des yeux de Vasile. J'avoue que je n'avais rien lu de Michel Bussi auparavant et je remercie l'éditeur de me l'avoir fait parvenir directement. Je pense que je poursuivrai la découverte de ses œuvres.

    ©Hervé GAUTIER – Avril 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com

  • Un avion sans elle

    La Feuille Volante n° 1118

    Un avion sans elle Michel Bussi – Presse de la Cité.

     

    En décembre1980, un avion s'écrase dans le Jura, un seul survivant, un bébé de trois mois est éjecté avant l'explosion. Or deux bébés de cet âge, deux filles, étaient dans l'avion, la survivante est donc l'une d'elles et la presse s'empare de cette petite miraculée. Deux familles revendiquent la pauvre orpheline, l'une est riche, les de Carville qui pensent qu'il s'agit de Lyse-Rose et l'autre, les Vitral, qui ne possèdent qu'un camion à frites croient reconnaître Émilie. Tel est le thème de ce roman policier qui, au jeu de mots près emprunte son titre à une chanson de Charlélie Couture. C'est simple, mais en apparence seulement puisque l'auteur va développer cette intrigue, tout au long de 530 pages, en multipliant les personnages, les rebondissements, et les situations plus surréalistes les unes que les autres. C'est normal parce que sans cela il n'y aurait pas de roman et surtout pas d'intérêt pour le lecteur. C'est ainsi que la justice s'en mêle, avec son incontournable hésitation, il y a bien les tests ADN mais dans un polar ils ne peuvent que faire l'objet de manipulations, les recherches, longues, 18 ans quand même, confiées à policier privé au nom improbable et pas mal véreux qui, devant son échec, tente de se suicider pour finalement être assassiné, non sans avoir, au dernier moment, trouvé la solution si longtemps cherchée et qui pourtant était, elle aussi, d'une simplicité aveuglante. Pour corser le tout, le fruit de ses longues investigations qui faisait l'objet de notes avaient été brûlées par ses soins et n'étaient plus, au moment de sa mort, qu'un petit tas de cendres. Peut-être pas, cependant puisqu'elle avaient été transmises sous forme de rapport à d'autres personnages intéressés par cette affaire. Quant à son cadavre, le doute finit par s'installer ! Comme dans tout roman, l'amour s'en mêle, sans lequel une fiction n'existe jamais tout à fait, mais aussi la puissance de l'argent, le chantage, les relations sociales et leur poids sur les décisions officielles, la supposée supériorité des riches sur les pauvres, les intérêts familiaux et successoraux, la nécessaire volonté, face à la mort de ses proches, de transmettre le patrimoine, le nom, la richesse, la volonté de se faire justice soi-même et d’accélérer le sens des choses bref tout ce qui, dans l'espèce humaine est de nature à en révéler le côté sombre et inavouable. Tout cela c'est sans compter avec les doutes avec lesquels cette ,jeune fille va vivre jusqu'à sa majorité, sa filiation mystérieuse et les relations forcément difficiles qu'elle va avoir avec les membres des deux parentèles. Le jeu de piste macabre est compliqué à souhait, l'étude des personnages est bien menée, avec peut-être des longueurs, mais je déplore qu'elle soit faite sur un mode un peu trop manichéen, opposant la cupidité des riches et la vertu des pauvres. Bref, si je ne me suis pas trop ennuyé malgré la longueur de cet ouvrage, je n'y suis pas vraiment entré, perdu que j'étais dans les péripéties successives de cette œuvre avec son lots de meurtres et de morts, de disparitions et d'accidents de la vie. Le texte est, bien écrit, dans le plus pur style du polar et entretient le suspense jusqu'à la dernière page.

     

    J'ai abordé cette œuvre par curiosité. Je n'en ai pas été déçu, pas vraiment emballé non plus.

    © Hervé GAUTIER – Mars 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]

  • N'oubliez jamais

    N°843 – Décembre 2014.

    N'oubliez jamais - Michel Bussi – Presses de la Cité.

    Le hasard fait partie de notre vie bien plus souvent que nous voulons bien l'admettre. Jamal l'apprendra à ses dépends.

    Nous sommes en Normandie, pays de falaises et Jamal, jeune beur unijambiste a l'habitude d'y faire du cross en solitaire, malgré sa prothèse. Ce matin, lors de son entraînement, il aperçoit une écharpe rouge d'une grande marque qui traîne par terre. Il voit aussi une jeune fille suspendues dans le vide, habillée seulement d'une robe en lambeaux et, naturellement il lui porte secours à l'aide de cette écharpe qu'il lui tend, mais bizarrement elle refuse son aide et s'écrase sur les galets en contrebas. Il ne peut s'agir que d'un suicide mais les premières constatations révèlent qu'elle a été violée et étranglée, peut-être avec cette écharpe. Il se trouve que cette affaire est semblable à deux une autres exactement semblables qui se sont déroulées dans la région dix ans auparavant et qui n'ont jamais été résolues. Le violeur aurait-il frappé une autre fois à dix ans d'intervalle ? Il y a beaucoup de coïncidences troublantes ; et puis, tout accuse donc Jamal qui fait ce qu'il peut pour se défendre. Telle est le thème de ce thriller qui réserve au lecteur pas mal de rebondissements, de fausses pistes et même d'impasses.

    Je ne suis pas sensible, mais ce qui a retenu mon attention ici, et que et que j'apprécie dans les romans policiers qu'il m'arrive de lire, est que cette intrigue n'est pas sanguinolente comme c'est souvent le cas dans ce genre de littérature.

    Pourtant l'occasion était belle pour l'auteur de se livrer à une étude psychologique des personnages, d'instiller dans ce texte des caractères bien marqués… malheureusement il n'en est rien et l'épilogue est à la mesure de ces quelques 500 pages qui font un peu trop durer ce qui n'est pas forcément un plaisir de lire. Jamal est pourtant attachant mais il m'a semblé par moment qu'il était carrément paranoïaque ou que la folie s'installait dans cette intrigue au point qu'on s'y perd un peu dans les différentes manipulations et invraisemblances.

    ©Hervé GAUTIER – Décembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com